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Newforez > Océanie > Second épisode de votre feuilleton de l'été.


Ecrit par: pierre jeudi 05 août 2004, 14:51
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Six troubadours en quête de hauteur.

Aventures en Provence.

Second épisode.


VI. La Croisade lancée par Bernard de Clairvaux. Ce qui advient quand les Croisés s'en vont.

Dans cette grande plaine aux couleurs de l'été
Où nos vers se nourrissent au chant des épis d'or
Il est des coins secrets pour cacher des écrins
Et cet art subtil auquel nous initia
Le Pieux Robert d'Artois est ici bien utile
Pour occuper nos âmes quand l'esprit vaque en vain.
Des territoires entiers sont ainsi reconquis
Par tous les esprits fins qui aiment l'inutile.
Pendant que les soldats préparent leurs épées,
Leurs bains d'huile bouillante, leurs gros boulets de plomb
Nous diffusons la paix à travers les châteaux,
Les Dames esseulées attendent nos récits.
Un moine de Clairvaux a lancé la Croisade,
Sur les routes de France nous voyons les armées
Qui partent vers l'Orient sur des nefs perchées.
Le pays tout entier est vidé de ses hommes
Et nous restons bien seuls pour protéger les femmes,
Avec les prélats qui tiennent les châteaux.
Parfois ils nous appellent, et nous sortons du bain,
Pour courir aux côtés de ces nobles évêques.

VII. Les dromadaires de sieur Laserlaser et ce que nous comptons en faire.

Celui de Cavaillon nous fit mander un jour
En un castel perché au bord d'une falaise.
Par les chemins bordés de vignes et d'oliviers
Nous avancions poussés par l'idée des écrins
Cachés par le Seigneur à la lame de feu.
Je conserve en mon coeur le souvenir exquis
D'un fabuleux parcours en un profond vallon
Enchâssé dans des rocs qui servaient de refuges
A ces hommes velus desquels nous descendons.
Nous trouvâmes une boîte, et notre capital
De dromadaires en cuivre en est fort augmenté.
Au retour nous comptons le fondre en une cloche
A qui nous donnerons les notes de son nom
La-Ré, Ré-La, deux S sont en trop
Nous les déposerons dans les mains de l'évêque
Qui les rassemblera pour en faire un huit.
Et voici carillon pour clochers limousins.
Lorsque l'hiver viendra et que ces doux moments
Ne seront dans nos têtes plus que des souvenirs
Nous n'aurons plus de mots pour vous en faire part
Et tentons vainement d'en décrire le charme
Comme un tableau de peintre aux couleurs vert-émeraude,
Lianes de serpents enchassées dans les eaux,
Vieux battoirs d'un moulin à parchemin qui broie
Les laines des moutons pour en faire du velin...
Nous deviendrions lyriques et ne le sommes pas...

VIII. Où nous apprenons à connaître le Pape Urbain et ce qu'il voulut faire.

Au cours de notre quête nous avons pu comprendre
L'âme de ce Saint Homme que nous appelons Pape.
Nous pensions qu'il était bien au-dessus des hommes
Et quand vous aurez lu ce simple et court récit
Vous le comprendrez mieux et vous sentirez proche
De celui que choisit votre Divinité
Pour la représenter en notre belle terre.
Convoqués en urgence chez le vieux retraité
Qui tentait de construire un beau Palais Papal
Au cas où d'Italie les Papes reflueraient
Nous arrivâmes au pied d'une belle chapelle
Où souvent notre Pape se plaisait à prier
Il avait fait construire une large borie
Dans laquelle il dormait avec quelques moines
Après repas frugal, arrosé de nectar
Il avait l'habitude dès la venue du soir
D'assouvir besoins auxquels Dame Nature
Rappelle les humains plusieurs fois par jour.
Se penchant vers les pierres au pied d'un petit mur
Il avait découvert le fameux dromadaire
Caché dans un écrin de notre fier Seigneur.
Il était si heureux de cette découverte
Qu'il voulait le faire fondre pour en faire une plaque
A son nom, en ce lieu, et pour l'Eternité.
Je songeai à la cloche et pour lui expliquer
Qu'il fallait nous donner cet objet sur le champ
Il me fallut user de haute stratégie
Et son orgueil de Pape ne put être comblé
Que lorsque je lui dis que la cloche fondue
Serait par lui bénie et que la France entière
Viendrait en Limousin admirer cet objet.
Aussi, Cher Roi, Cher Comte et tous mes bons amis
Il faut vous conjurer de passer par Limoges
Lorsque vous descendrez dans vos beaux chars à boeufs
Vers le Sud de la France. Vous ferez pour le Pape
Une action méritoire et pourrez admirer
Le magnifique alliage issu des dromadaires
De notre Provençal et cher Laserlaser.
Vous serez étonnés et vous saurez trouver
Nos écrins remarquables dans nos vertes contrées.

IX. Où nous trouvâmes un dromadaire dans un curieux monastère. Etrange comportement des visiteurs. Le doux nectar et comment il se fait.

Autre histoire, autre lieu et nouvelle aventure
Nous avons découvert un autre dromadaire
Dans l'ombre d'une sente odorante et secrète
Là, Bernard de Clairvaux y installa ses moines
Et cette construction est du plus bel effet
S'élevant sur des champs de lavande alignée.
Nous y fûmes reçus sous de fortes chaleurs
Et de charmantes hôtesses nous firent visiter
Pour cinq écus dorés de bien pauvres chambrées
Et un superbe cloître où les moines en prières
Marchent très lentement et ne se parlent pas
Nous pûmes à l'extérieur entendre toutes langues
Et observer des gens qui portent un appareil
Dans lequel ils regardent et en un prompt éclair
Ils appuient tout soudain, après installation
Minutieuse et précise de toute leur famille
A qui ils recommandent d'arrêter un instant
De remuer le corps face au champ de lavande.
La coutume est étrange, nous vous la rapportons
Vous qui semblez au fait de toutes ces machines
Saurez nous expliquer le fonctionnement
De l'appareil nouveau et ce comportement.

L'écrin était caché derrière la bâtisse
Et l'effort fut mince pour découvrir la cache.
Mais le soleil dardait au fond de la vallée
Et quand nous demandâmes un peu du bon nectar
L'aimable Père Abbé nous offrit un verre d'eau
Prétendant qu'il serait très mauvais pour nos pieds
Abimés par la marche et pour nos esprits sains
De boire du nectar qui était interdit
Par la Communauté et par le Saint-Esprit.
Eble que séduisait cette tranquillité
Serait bien resté là s'il n'avait entendu
Cette interdiction car nous avons pris goût
A la rouge boisson et nous comptons sous peu
Rapporter des tonneaux de ce divin produit
Pour le faire goûter à tous les Limousins.
Nous avons pris recette auprès de ces vilains
Qui travaillent aux champs dès cinq heures le matin
La plante qui produit le nectar délicieux
Pousse dans ces sols blancs, produit de belles grappes
De petits fruits tout ronds qu'on ramasse en septembre
Et que l'on foule aux pieds. Ceux-ci ne sont pas propres
Mais ils donnent ce goût qui nous convient très bien.
Nous rapportons trois ceps et puis nous verrons bien !

X. La quarantaine où comment nous fûmes arrêtés par les soldats des échevins. Comment nous fûmes contraints d'écouter le chant des poulets.

Il nous est arrivé seconde aventure.
Nous décidâmes un jour de partir tôt matin
Dans gorges près de Gordes, le village verni
Des riches hobereaux de cette Seigneurie.
Nous nous étions levés à l'aube pour marcher
Et trouver un écrin, un seul petit écrin.
Nous vîmes les soldats à l'entrée de la gorge.
Le vent soufflait un peu, l'alerte était donnée
Il fallait arrêter tous les gens qui marchaient
Sur les sentiers du Sud à travers les forêts.
Nous ne le savions pas et voulions compléter
La belle collection des dromadaires cuivrés.
Il nous fut interdit de pénétrer avant
Dans la combe susdite et nous ne savions plus
Ce que nous pourrions faire pour user nos sabots.
Notre colère fut grande et nous nous emportâmes
Contre ceux qui bloquaient l'accès à ces chemins
Que, depuis des années qu'il pleuve ou bien qu'il vente
Les marcheurs sans crainte et grandes précautions
Empruntent pour jouir de délicats moments.
Notre questionnement eut l'heur de ne pas plaire
Et l'on nous répondit qu'il fallait craindre ici
Les promeneurs Bretons qui ne connaissent pas
Les règles imposées de la sécurité.
Cette crainte du feu nous paraît excessive
Car il faut aujourd'hui nous méfier de tout.
Et il ne reste plus aux pauvres troubadours
Aucun lieu pour marcher, ainsi il faut rester
Pour écouter les chants qui sévissent au camp
En langue étonnante, ritournelle obsédante
Expliquant la vie des poulets de la ferme.
Nous n'y survivrons pas, il nous faudra partir.
O, vous, Comte Breton, il faut que vous preniez
Mesures pour venger les propos venimeux
Contre votre doux peuple qui maîtrise les feux
Qui dans votre Océan assurent le passage
De vos immenses nefs et de leurs proues dressées.
Cet affront par courrier peut être tôt levé
Il faut que des excuses soient ici présentées.

Fin du second épisode.





Ecrit par: captain canyon jeudi 05 août 2004, 15:12
il semblerait maitre Pierre que vous vous soyez frotté aux maitres du feu qui sévissent en nos régions et empèchent les manants de fouler au pied les landes d'oc assoiffés. C'est par ma foi fort frustrant mais si je l'avoue quelquefois necessaire.
Ainsi un des écrins par moi meme posé
est sans doute parti en fumée il y a moins d'une dizaine .

les rustres aurait meme pu sur l' insistance de tes preux compagnons vous rançonner d'une partie de votre pécule eurovingien .

il est un fait que la quête étuistique en nos contrées necessite une dose de témérité et des talents de passe muraille pour oeuvrer en tranquillité .
Etant donné vos hautes responsabilités ,
il y a peu etre danger à vous plonger dans la clandestinité ....

Ecrit par: Fabmax jeudi 05 août 2004, 15:13
Annonce :

cherche lectrice insomniaque pour fiche de lecture

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Ecrit par: pierre jeudi 05 août 2004, 20:56
biggrin.gif biggrin.gif biggrin.gif Des lecteurs laugh.gif Merci
Cher Capitaine,
Mes ouailles ont bien évidemment obtempéré, comprenant la nécessité pour leur survie de s'éloigner. Il n'en demeure pas moins que les méthodes utilisées sont étonnantes. J'y vais depuis 17 ans et jamais je n'avais rencontré un tel problème pour randonner. Il faut par ailleurs téléphoner au serveur de Météo France payant pour obtenir des renseignements sur le temps du jour. Les SI sont sympa et gratuits mais ils vous annoncent tous les jours que tout est interdit. Il ne restera plus pour toute activité que le bronzage or il est déconseillé par la Faculté de médecine de bronzer biggrin.gif , ou alors visiter les villages perchés payants... Sincérement, c'est un problème. Nous en avons profité pour cacher dans des lieux autorisés, ce n'est pas bien grave biggrin.gif Mais les associations de randonneurs vont finir par être mécontentes biggrin.gif J'ai par ailleurs lu un arrêté affiché devant la mairie d'un village, et il y a toujours un représentant des chasseurs dans les Commissions chargées de faire appliquer les textes et jamais de marcheurs.
Bref, le débat est vaste et je n'y connais rien. w00t.gif
En ce qui concerne la clandestinité, je sors de 12 heures de silence w00t.gif Je me rattrape w00t.gif
Bien à vous cher Capitaine, heureux d'avoir fait votre connaissance et très fier que vous m'ayez adressé un commentaire biggrin.gif de plus en vieux françois rolleyes.gif

Ecrit par: pierre mercredi 11 août 2004, 19:35
biggrin.gif biggrin.gif Bonsoir Fabmax biggrin.gif biggrin.gif

Mais comment as-tu fais pour enlever le mot qui tue ? dry.gif
Vous êtes sacrèment malins en informatique rolleyes.gif Comment voulez-vous que je lutte avec des mots désuets ? biggrin.gif
Allez on s'embrasse virilement blink.gif
Bon courage au travail sad.gif et à bientôt.
Pierre w00t.gif w00t.gif

Ecrit par: king jeudi 12 août 2004, 08:53
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Ecrit par: king jeudi 12 août 2004, 08:56
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Ecrit par: Fabmax jeudi 12 août 2004, 09:00
CITATION (pierre @ mercredi 11 août 2004, 19:35)

Mais comment as-tu fais pour enlever le mot qui tue ?

Promis, c'est toi qui avais mal lu !!!
Je n'ai rien retiré !!!

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Ecrit par: Fabmax jeudi 12 août 2004, 09:07
Après vérif, tu confonds deux forums : l'Océanie et le Général, dans lesquels, puisque tu avais posté le même sujet, j'ai répondu deux fois.

Dans le forum général, le message que j'avais écrit est :

Ch. lectrice insomniaque non suicidaire ... etc... (je n'avais pas indiqué qu'elle devait être suicidaire)

dans le forum Océanie, ci dessus, je n'avais pas ajouté cette nécessité.

Bon, allez ... on oublie !

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Ecrit par: pierre jeudi 12 août 2004, 12:43
biggrin.gif biggrin.gif Chers Harvey de Des Moines, Iowa, et Laona d'Assouan, Egypte.

Tout d'abord merci pour vos messages reçus en MP. La description que vous me faisiez de vous ressemble aux photographies que vous avez l'obligeance de me faire parvenir.
L'auteur éprouve une grande satisfaction lorsqu'il peut mettre un visage sur son lecteur.
Je vous suis reconnaissant d'avoir lu et apprécié ce texte, certes imparfait, mais qui restera gravé dans vos mémoires.
C'est pour vous que j'écris, et je suis heureux de vous annoncer la mise en ligne immédiate du troisième et dernier épisode de votre feuilleton.
Bien amicalement.
Pierre, bishop from Limoges. biggrin.gif

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