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Votre grand feuilleton de l'été, 6 troubadours en quête de hauteur
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pierre
  Ecrit le: samedi 31 juillet 2004, 23:14


Membre Majeur de l'Ordre de la Pie


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Six troubadours en quĂŞte de hauteur.

Aventures en Provence.

A notre Bon Roi, au Comte Robert d’Artois, Ă  notre Ă©vĂŞque Pierre de Limoges, et Ă  tous ceux qui nous lirons...

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I. L’arrivĂ©e. OĂą comment il nous fut impossible de chercher les Ă©crins des Beateles.


Revenant de Provence avec le Pape Urbain
Je viens vous raconter les aventures Ă©tranges
D’un homme qui, lĂ -bas, agit secrètement
Et cache en cent lieux de multiples Ă©crins.
Il a, comme vous, Comte, cachettes Ă©tonnantes...
Quittant sur ordre exprès de notre Pape pieux
La Belle Bretonnie pour le fief Provençal
Nous arrivâmes ensemble en ville d’Avignon
Quinze pages scellées nous attendaient là-bas
Nous lûmes avidement et attentivement
Les messages codés du Sieur Laserlaser
Ils nous conduisaient en des endroits divers
Et nous organisâmes un bel itinéraire.
Au centre de la plaine nous montâmes le camp
PrĂŞts Ă  partir sur l’heure dans les coins et recoins.
Ce lieu nous permettait de chercher les Ă©crins
Du plus proche au lointain, Ă  travers les chemins.
Au retour de chasses plus ou moins productives,
Nous décidions du lieu où nous irions très tôt.
Levés vers les dix heures sous un soleil de plomb
Nous plongions, habillés de sobres vêtements
Dans le trou d’eau creusĂ© dans le centre du camp.
Nous avons souvenir de notre adoubement
Dans l’immense baignoire de votre Bretonnie.
Un jour il nous parvint un ordre Ă©crit du Pape
Nous demandant d’agir avec rapiditĂ©
Il fallait en trois heures trouver sept beaux Ă©crins
Cachés dans un massif aux flancs du Lubéron.
Le Pape avait trouvé le circuit qui devait
Nous mener Ă  travers falaises et rochers
Vers un nouveau nectar de nous autres inconnu.
Je conduisais le char tirĂ© par nos quatre bœufs,
Mes compagnons marchaient en claquant leurs sabots.
Un vent fort et glacé nous prenait à la face
Et quand nous arrivâmes sur la place publique
Nous trouvâmes le char des Compagnies du Roi
Il portait au sommet une lanterne rouge
Qui faisait très grand bruit comme notre Bon Roi.
Au centre de la place un échevin dressé
Expliquait Ă  la foule qu’il Ă©tait dĂ©fendu
De s’aller marauder dans ces coins de forĂŞts
Car des torches pouvaient enflammer les pinèdes.
Nous vĂ®mes l’arrĂŞtĂ© interdisant l’accès
Aux sept écrins laissés par Sieur Laserlaser.
Par bonheur la carrière où chantent les trouvères
Nous permit d’accĂ©der au premier dromadaire,
L’emblĂ©matique signe du prolixe cacheur.

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II. Les villages perchĂ©s ou comment le Comte de Provence s’enrichit.
De la difficulté de le nommer.

Au retour nous passâmes à travers des villages
Où tous les échevins avaient mis des péages
Aux portes des châteaux pour les voitures Ă  bœufs
Et sans nous arrĂŞter nous contemplions d’en bas
Forteresses dressées sur ces hauts contreforts.
On dit qu’elles appartiennent Ă  un homme altier,
Raymond Le Ténébreux, qui jamais ne paraît.
Des luttes intestines entre les Baux et lui
Entretiennent la guerre pour un non pour un oui
Si nous avions le choix, nous prendrions le camp
De ceux qui se choisirent pour devise les mots :
« Au hasard Balthazard », mais comme nous venons
De lointaines régions, nous préférons nous taire,
Ainsi nous ne roulons pour aucun prétendant.
Il faudrait envoyer ici un Ă©missaire
Venu de Bretonnie ou du Parisii
Ou d’ailleurs, peu importe, pourvu que l’on dĂ©cide
Qui mérite le nom de Comte de Provence.
Le Pape préviendra notre Roi généreux
Pierre le Saint Evêque nous a donné mission
De cacher des Ă©crins Ă  l’entour des chapelles
Aussi avons-nous mis quelques menus objets
Pour qu’ils soient dĂ©posĂ©s dans les petits endroits
Que le feu n’atteint pas et qu’ils reposent en paix.
Après notre grand bain, nos bourrées, nos festins
Nous avons fait le tour de gentils oratoires
Et quatre écrins sont prêts pour être découverts
Par tous ceux qui viendront Ă  l’entrĂ©e de l’hiver.
Les uns sont pour la Dame et les autres pour Pierre
Et, à travers les siècles ils gardent souvenir
De nos bœufs, de nos chants, de nos marches forcĂ©es.






III. Saint LaserSaintPunt, ou comment nous entendons parler de l’Indienne.

D’autres Ă©taient passĂ©s dans ce coin dĂ©solĂ©
Nous mîmes très longtemps à découvrir la boîte
D’une cĂ©lèbre Dame aux sabots de velours
Au visage couvert d’Ă©nigmatiques empreintes
Qui court sur la crĂŞte vĂŞtue d’une jupette
En peau de daim musqué aux larges échancrures
Le buste recouvert de grands colliers de perles
Représentant deux saints homologués douteux
Par le Pape très Pieux à qui nous découvrîmes
Ce qu’il nomma totems frappĂ©s de l’hĂ©rĂ©sie.
Ceux qui la virent agir dirent qu’elle fumait
Des pipes appelées « calumets de la paix ».
Capable d’escalade sans filins ni cordages
Elle s’Ă©lance gracieuse entre les cheminĂ©es
D’ocre rouge et d’argile frĂ©quent en ces contrĂ©es.
Notre trĂ©sor grossit d’un Ă©trange fĂ©tiche
Qui du nom de Mario plut fort Ă  Archambault
En vous parlant de lui, il faut pour ĂŞtre honnĂŞte,
Conter les aventures qui lui sont arrivées.

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IV. La Falaise du Seigneur de Muzle. Où dame Chantefort fut sauvée de la mort.

Sur la haute falaise oĂą Sieur Laserlaser ,
L’Argonaute, Sieur Bolet, laissèrent des messages,
Nous trouvâmes la Dame, objet de votre quête.
Qui chantait aussi bien que dix mille cigales,
Perdue dans la garrigue, elle errait solitaire.
Son tailleur de coutil Ă  rayures Ă©cossaises,
Lacéré par les pins était tout déchiré.
Archambault découvrit son turban bleu turquoise.
Nous la vîmes tenant un chapelet Romain
Et hurlant en latin des cantiques divins.
Nous Ă©tions sidĂ©rĂ©s dans l’immensitĂ© bleue
Et tentâmes une approche avec un air serein.
Mais, lorsqu’elle nous vit, elle crut voir le Malin
Et tenant dans la main la croix de Bethléem
Elle nous la présentait pour chasser les esprits.
Plus nous nous approchions et plus elle reculait.
Nous la vîmes soudain disparaître en un trou
Indiqué sur le plan du Seigneur de Muzle
Qui nous avait menĂ© sur l’immense falaise
Dominant le village, au milieu des lavandes.
Il s’en fallut de peu que la Dame s’efface
Seuls ses bourrelets la sauvèrent du trépas,
Pieds pendants dans l’abĂ®me, la moitiĂ© de son corps
Apparaissait encore. Il fallut encorder, arrimer cette forme,
En tirant fortement nous pûmes la sauver.
Las alors ! Que fit-elle ? Elle se mit Ă  chanter
Des Veni Creator et des Miserere.
Nous la laissâmes là car, sans remerciements,
Elle nous signifia de partir rondement.
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V. La Falaise du Seigneur de Muzle. Une Ă©trange inscription et ce qui arriva Ă  Archambault.

Sur le même chemin nous trouvâmes la boîte
Des signes avaient Ă©tĂ© laissĂ©s par l’Argonaute
Je vous les communique en lettres majuscules : LFPT.
Nos Ă©rudits travaillent Ă  en saisir le sens,
Nous ne comprenons pas. Seule cette Faujeton,
Marchant avec nous depuis la Bretonnie
Courtaude et mal vĂŞtue peut, lorsque les Ă©crins
Sont cachés bien au fond, les extraire des trous.
Dans cette cache obscure, derrière une fontaine
Bravant les araignées, les serpents, les scorpions
Qu’en outre elle ramasse pour en faire des tisanes
Elle passe le corps et peut récupérer
Une part du Trésor que notre corpulence
Nous empĂŞche d’extraire malgrĂ© coups de battoirs
Je passe sur le fait qu’un antique lavoir
Disparut promptement de ce riant pays.
Quand nous rentrons au camp oĂą de savants joueurs
Passent l’après-midi Ă  pointer, Ă  tirer,
Nous plongeons dans le bac et nous les rejoignons
Bernard est attiré par ce jeu de tactique
Il lance des boulets jusqu’au sommet des arbres
Archambault, encore lui, en prit un sur la tĂŞte
Et depuis ce jour lĂ  ses yeux sont de travers
Il voit deux Faujetons, et, au bras de chacune
Il rejoint sa chambrée sous la voûte étoilée.

Fin du Premier Episode.


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